Battre, battu, perdre…
Nos hebdomadaires sont tout tourneboulés par cette élection présidentielle
car ils se sont trompés dans leur jour de parution, et ont ressortis leurs titres guerriers :
"Le Point : Sarkozy peut-il perdre" ?
"Nouvel Observateur : Peut-elle battre Sarkozy" ?
"Express : Peut-il être battu" ?
Nous connaissions l'expression "battre la campagne" qui est plutôt agréable et synonyme
de plénitude, accompagnée d'ardeur à la tâche, et nous voici tombés dans la perdition du combat sur l'autre.
Aujourd'hui, la question n'est pas de gagner mais de battre et de ne pas perdre.
Est-ce pour cela que 82% des Français ont voté avec enthousiasme ?
Nous allons donc devoir trancher avec un hachoir entre Oui et Non, gauche et droite, Nord et Sud,
garçon ou fille et peut-être entre Droite et Gauche. Cette dernière catégorie sera sûrement la plus
difficile car la nature humaine ressemble étrangement à notre nature faite de courbes et reliefs.
Pour le débat radio-télévisé, ne pourrait-on pas organiser un "Trivial Pursuit" qui départagerait
les concurrents en les faisant "gagner", cette fois ?
Combien de sous-marins nucléaires ?
Combien de Porte-avions ?
Combien de cons en France ?
Combien de députés dans chaque camp ?
Faut-il adopter une éco-taxe sur les armes civiles et militaires ?
Messieurs et Mesdames les journalistes, vous qui côtoyez nos hommes et femmes politiques,
est-ce bien le langage de "battre et perdre" que vous entendez ?
Ces termes ne pourraient-ils pas se transformer en "espoir et victoire" ?
Nous allons en prendre pour un lustre (5 ans) et aimerions vivre en paix pour des lustres.