Comment faire baisser le chômage.

La France

pourtant très rurale il y a peu, s'est mise à aimer les statistiques et les sondages.

Cette pensée très "urbaine" de quantifier tout ce qui bouge, nous permet de raisonner par "experts" interposés et de béatifier des chiffres qui n'en demandaient pas tant.

Monsieur Pourcentage ayant presque les mêmes privilèges que Monsieur Photoshop qui sait si bien nous mettre à notre avantage, nous sommes assurés d'avoir raison tout le temps.

A ce titre, un article de "Courrier International" nous éclaire sur une façon de non-comptabilisation des chômeurs et donc de non-indemnités correspondantes. Il nous est expliqué qu'aux Etats-Unis, les prisonniers (1,35 millions) ne sont pas comptabilisés dans les statistiques, ce qui évite de payer des indemnités de chômage. De plus, avantage non négligeable, ils sont utilisés à la demande de l'agriculture, selon les saisons, et rémunérés 50 centimes d'euro par jour.

A l'heure de la tolérance zéro, nous allons vers un triple avantage : de bonnes statistiques, une main d'œuvre obéissante et peu chère, des indemnités en moins.

Il fût un temps, mais révolu, pendant lequel deux mots régnaient en maître : "Esclavage et bagne".

Ces deux mots ont-ils le droit de sauter les siècles et les millénaires ?

Nos candidats à l'élection présidentielle aiment tant les statistiques et les sondages qu'ils en oublient d'avoir des idées nouvelles. Ce serait peut-être une suggestion à leur faire. Qui sait ?

Sachant tout de même que les statistiques sont la forme moderne du mensonge, la tentation du

3° millénaire est peut-être dans cette définition.

Autrefois, c'était plus joli, on disait ; "tout va très bien Madame

la Marquise

".

Mais y avait-il du chômage ?