30 mots de mémoire vive.

Couper ou ne pas couper la parole ne se discute plus.

Celui qui dépasse la limite des 30 mots sera coupé, haché menu !

Développer une idée, une phrase entière devient une gageure.

Nos journalistes, à la radio, à la télévision, s'en donnent à cœur joie.

Les propos deviennent vite incompréhensibles.

Remarquons que la Presse écrite est très respectueuse en la matière.

Cet état de fait traduit un trouble :

"Il ne faut pas qu'il ait raison", "il en sait plus que moi", quand vais-je exister ?

"Et mes 10 questions préparées à l'avance" ? Et ma mémoire qui chancelle ?

L'art de la conversation n'est pas de convaincre l'autre mais de dialoguer.

Les premières bases de la politesse ont été de ne pas mettre les coudes

sur la table, ne pas parler la bouche pleine, ne pas couper la conversation,

terminer son verre et son pain… D'autres règles de communauté ont suivi.

Pourrions-nous écouter au-delà de 30 mots ?

Le débat politique s'en trouverait amélioré, la société également.

Nous avons tendance à penser : "Ne le coupez pas" !

J'ai choisi l'écrit pour vous en parler.

Vous avez ainsi l'ensemble de ma pensée.

Merci de ne pas m'avoir coupé.