Supprimons les départements !
Nous avons supprimé le cheval, unité de mesure pour délimiter
un territoire administratif car il fallait bien rentrer chez soi, le soir.
Ce moyen de locomotion avait bien des avantages et préservait
la vie des gens, les collisions étant fort rares et les radars inutiles.
Puisqu'il faut aller vite, nous pouvons aisément aller au Conseil
Régional dans la même journée, trains et TGV aidant.
Il est cocasse de constater que chaque budget départemental dépasse
de beaucoup le budget global de la région dans laquelle il se trouve.
Soit la région est de trop, soit les départements freinent le char de la région.
Quant au char de l'Etat, il en perd son latin.
Nous aimons beaucoup les honneurs mais nous nous méfions de la
commune d'à côté, du département limitrophe et de la région itou.
Diviser pour régner et gaspiller, telle semble être notre devise.
Imaginons un seul instant que tous les budgets départementaux soient
réunis avec celui du conseil régional : quelle meilleure lisibilité et que
d'économies d'échelle ! Le mot "département" n'a jamais intéressé un
industriel ni un touriste. Ai-je bien les équipements dont j'ai besoin
et le paysage est-il à ma convenance ? Recherchons-nous le "département"
dans les pays que nous visitons ?
Voyager en France avec son "numéro" à l'arrière de la voiture ne fait que dire :
"tiens, celui-ci n'est pas d'ici", c'est donc un étranger.
Le téléphone indique d'emblée que vous êtes en "province".
La Poste s'en mêle avec les codes postaux.
Jusqu'où irons-nous ?
Avons-nous les moyens de nous diviser de la sorte, sommes-nous si riches ?
A l'heure de l'Europe, nous avons bien besoin de nous appeler "Français",
alors que le département fleure bon le sous-préfet aux champs.
Concentrons nos moyens et nos énergies et libérons-nous d'un carcan administratif.
Pour les nostalgiques, nous pouvons revenir au cheval.
C'est un principe de précaution qui sauverait bien des vies.