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Le Paradis ! sinon rien !
23 octobre 2006

Route du Rhum 2006.

En cette période de la course de la "Route du Rhum", les conditions météos sont traditionnellement
mouvementées. Aussi, je me permets de soumettre une "prière" qui pourrait soulager nombre de
skippers. Elle a déjà bien fonctionné.

Ayant lu dans "le Monde 2"du 20 novembre 04 que le "skipper" Jean-Pierre Dick faisait pendant
la course du "Vendée Globe Challenge, une prière à son "vit de mulet" (pièce métallique qui permet
à la baume de pivoter sur le mât), j'ai aussi fait une prière pour le "vit de mulet" de Jean-Pierre Dick.
En cette période de la "Route du Rhum", il serait prudent de transmettre cette prière à tous
les skippers qui vont affronter les terribles tempêtes.


                                  Prière à mon "vit de mulet fatigué".

Vit_de_MuletÔ mon cher "vit de mulet", je ne m'étais jamais rendu compte combien tu comptais pour moi.
Aujourd'hui toutes mes pensées vont vers toi alors que je t'avais bien négligé au profit de la
table à carte et de mes sandwiches.
Je le confesse et je te demande humblement pardon.
J'ai un peu trop caressé la coque, flatté les voiles et remercié mes sponsors !
Aujourd'hui je me souviens mieux de ton étreinte fantastique avec Dame la baume.
C'était au port et tous les amis étaient là pour communier à l'harmonie de la rencontre
de ton phallus vaillant et de la Dame fière et aimante à la fois.
Je vous savais heureux et je suis part vaquer à mes occupations.
Aujourd'hui, je prends conscience de ma négligence envers vous et vous crie mon désarroi :
"un vit de mulet vous manque et tout est dépeuplé" !
Votre couple est le moteur de ce bateau conçu pour connaître l'ivresse de la victoire.
Je m'aperçois humblement que je ne peux rien sans vous.
S'il te plait, gentil petit "vit de mulet", pourrais-tu faire un effort pour que nous puissions gagner,
s'il te plait, gentille petite baume  de mon cœur, pourrais-tu réconforter ton compagnon?
Moi, de mon côté, je vous propose un tour du monde pour voyage de noces avec la gloire
et les honneurs à l'arrivée,  du champagne coulant à flot sur votre corps.
S'il vous plaît, pouvez-vous essayer ?
Il serait navrant de penser que les voiles deviendraient de vulgaires chiffons, le gouvernail,
un simple bout de bois, l'électronique, un écran pour jouer aux cartes avec de sinistres inconnus
et notre coque conçue pour fendre les flots, une coque de noix.
Il faut penser aux nombreux terriens qui ont contribué à notre aventure.
Je ne voudrais pas devoir vous attacher au "poteau noir", planté au milieu de l'océan
pour punir les voiliers récalcitrants.
Nous valons mieux que çà !
Seuls, nous ne sommes rien mais si nous sommes nombreux et que nous nous aimons,
tout peut arriver.
Je peux te dire, gentil petit vit de mulet" que je t'aime très, très fort.
Je pense à toi à chaque instant et tu es dans tous mes rêves, mes pensées, mes prières.
Si vous êtes d'accord, je vous promets de faire des efforts :
ne plus pisser par-dessus bord car je crois que cela vous insupporte,
ne plus jurer contre le sort  et ses "putains" de vagues qui m'aspergent,
ne plus surfer à mort sur les vagues dures.
Qu'en dîtes-vous ?
En plus, je vous promets de proclamer à tous mes copains les voileux, de toujours
avoir une pensée affectueuse auprès de leur "vit de mulet", sans oublier
d'honorer "Dame la baume".
Ma prière m'a apaisé et je sens que vous m'avez écouté.
L'architecte me l'a bien dit : "Ici, tu as le meilleur puisque les sponsors me l'ont demandé".
Maintenant que j'ai fait ma prière, je vais manger un bonbon !

Le "Renard" étant le bateau emblème de St Malo, nous pouvous enfin dévoiler une aventure
rocambolesque qui s'est déroulée en rade de Brest avec sa compagne la "Recouvrance".

La grande parade des bateaux née à Pors Beach dans la rade de Brest, puis à Douarnenez,
atteint son apothéose dans le port de Brest et sa rade tous les 4 ans depuis 1992.
Pour l'édition de "Brest 2004", un évènement majeur est intervenu :

J'ai vu "le Renard" faire l'amour à "la Recouvrance".

* le "Renard" est un bateau anciennement neuf de St Malo, redevenu neuf pour "Brest 92".
* la "Recouvrance" est un bateau anciennement neuf de Brest, redevenu neuf pour "Brest 92".
* l'"Abeille Flandre" dite "Abeille" est un remorqueur venu aider tout un chacun pour toute saison".

le_Renard_et_la_RecouvranceIls étaient "mignons", beaux et tendres à la fois !
Blottis l'un contre l'autre dans le troisième bassin qu'ils avaient réservé pour l'occasion,
ils se regardaient tendrement tout en humant l'ambiance environnante.
Pour une telle rencontre tous leurs amis s'étaient déplacés et s'esbaudaient de voir tant de bonheur.
Leurs mats s'entrecroisaient et les vergues s'entremêlaient à loisir pour veiller à l'étreinte finale.
Oh ! sûr qu'il prirent leur temps car cet instant de plaisir, ils désiraient le faire durer une éternité.
Les bateaux se balançaient afin de créer cette petite houle délicieuse qui enveloppe la félicité.
En un instant, le Renard se cabra majestueusement pour montrer ses fiers canons droits et luisants.
Les voiles se déployèrent pour entourer d'un secret pudique, cette étreinte farouche.
Mouvement  de houle et grincement des coques, le secret était à l'oeuvre.
De tous les plats-bords sortaient des étincelles ! Un feu brûlant couvait là-dessous !
Leurs bateaux-amis étaient là et même, la nuit et la lune, s'étaient déplacées tout spécialement.
La lune n'en cru pas ses yeux car son amie la nuit était vaincue : La nuit était jour ! 
Un grand bonheur dans le port de "Brest-même" ! 
Renard et Recouvrance avaient rendez-vous avec le jour et la nuit, avec les étoiles filantes.
Le soleil et la lune avaient envie de faire de même car tous étaient à l'unisson.
Ce soir là fût une apothéose dans cette si magnifique rade de Brest.
Le tonnerre (de Brest) fit son apparition et fit claquer ses œuvres, relayées par les sirènes.
La Rade de Brest fut embrasée par une étreinte pendant plus que tous les instants imaginables !
On s'est aimés sur les bords de cette rade !
De ce bonheur partagé, que croyez-vous qu'il advint ?
Chers amis, il faut me croire car seuls nos amis présents ont la vérité que je m'en vais vous livrer :
de cette étreinte si prodigieuse est né un transfert sur notre amie "l'Abeille" de chez "Flandre".
C'est elle qui s'est retrouvée enceinte et est venue, ce soir nous présenter sa progéniture.
Vu son embonpoint, il s'agit forcément de la "Reine", la Reine des Abeilles.
Vous l'auriez vu, se dandiner de gauche à droite, ses flancs généreux exposés à tous,
mugir de sa voix lugubre et mélodieuse !
Du grand art dans la "comédia d'elle arte".
Elle avait raison d'être fière car elle nous présentait douze petits et fiers navires.
Elle était devenue "mère porteuse", porteuse "d'espérance" et donc de "re-couvrance".
C'est ainsi que le transfert s'est opéré.
Avec délicatesse, ces petits "piou piou", voguaient dans l'ordre, parfois dans le désordre, 
tout comme dans une famille unie, mais toujours dans la dignité qui sied à tout émerveillement
de la naissance d'un être qui est immédiatement cher.
Oh ! ils ont pris leur temps car ils savaient qu'ils avaient "le monde entier de la mer" devant eux.
Nous avons assisté à l'amour des bateaux entre eux et à la naissance de douze d'entre eux
.Majestueux, éblouissant et magique !
Séquence "émotion" jusqu'à Douarnenez car il faut après la "noce", le "retour de noce", forcément.
Qu'il va être dur d'attendre 4 ans !
Pour tous ceux qui viennet en Bretagne pour la première fois, voici un poème
à leur intention. Ces temps-ci, la tempête soufflera trois fois.

Ma Bretagne me plaît.

Terre lugubre où nulle herbe ne pousse,
Chiendent oublié depuis la nuit des temps,
Corbeaux volant à l'envers pour ne pas voir la misère.
Hallebardes de vent tourbillonnant sur les rochers pleurants,
Vomi des vagues hurlantes et dévorantes.
Chaos de pierres, de rocs et d'abîmes béants.

Ma Bretagne me plaît, et je l'aime ainsi.
Nul visiteur à l'horizon mais tous les Bretons.
C'est la chanson douce que me chantait mon Papa.
Il me disait ainsi que nul voleur ne s'aventurerait par là.
Je me rendormais calmement, il ne viendra personne ce soir.

Aimer ses inconvénients pour s'aimer soi-même,
Aimer sa Bretagne pour la découvrir plus belle,
Aimer Ouessant pour en boire son sang,
Aimer Sein pour connaître l'heure de sa fin.

Que ferions-nous du soleil accablant ?
Notre peau desséchée, nous ne serions que décharnés.
Oh ! mon crachin, comme tu me fais du bien.

Nos visiteurs sont nos amis, car de tout ceci, ils connaissent les recoins.
Ainsi, nous sommes bien ensemble et tous réunis.
La tempête peut venir, nous chanterons pour l'accompagner.

Terre magique de nos légumes réputés,
Mer nourricière de tous nos crustacés,
Chênes vigoureux de nos bras serrés,
C'est bien ici qu'un Roi de France trouva sa dulcinée.

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