Avis de tempête en Bretagne.
"Avis de tempête sur la Bretagne
.
Les mots hurlent, virevoltent, crissent sur la feuille.
Embruns d'humeur changeante et révoltée.
Debout dans la tourmente, le visage fouetté,
l'esprit libéré de ces paroles avouées.
Ecrire, écrire encore, avant que le vent ne les emporte.
Fidèles messagers, vous êtes le refuge de mes pensées.
Oserai-je vous faire souffrir encore ?
La tempête souffle sur la Bretagne
que de penser à nos frères îliens qui ouvrent leurs portes
afin que le vent nous parvienne apaisé ?
Cette pensée est pour l'île de Sein, la bien nommée.
"Ce qui frappe le plus, ce sont les clans : le Nord contre le Sud,
ceux de droite et ceux de gauche, ceux qui vont à la messe
et ceux qui n'y vont pas, ceux qui sont pour le Maire et ceux qui sont contre,
ceux de la côte et ceux de l'intérieur".
Cet article*, bien balancé, représente bien la France
Pensez que ce territoire cité a représenté le quart de la France.
56 hectares 2 km 800 m
6 mètres
141 hommes réchauffèrent le cœur de la toute nouvelle reconquête de la Liberté.
En juin 1940, ils étaient le quart de la France
dans les Forces Françaises libres.
Vous avez bien reconnu l'île de Sein au large du Finistère.
Cette île, posée sur la mer, hors du monde et du temps, lieu unique et chaleureux
vous fera dire que c'est le continent qui est isolé.
Soudés les uns aux autres dans l'adversité, les Sénans n'en gardent pas moins leur caractère.
Ici, tout est en mouvement, tout est changement. Les quatre saisons dans la journée
et deux marées par jour. Forcément, les humeurs sont bien arrimées sur le rocher.
Nous avons le temps de réfléchir, disent-ils, pour bien voir ce qui nous divise,
et donc, ce qui nous réunit. L'essentiel est là, le superflu parti par une tempête.
Avant de voter pour les prochaines Présidentielles, ne serait-il pas opportun de venir
sur nos îles pour nous ressourcer et mieux comprendre ainsi ce qui nous divise et ce qui
nous réunit ?
Habiter une île, c'est vraiment avoir du caractère !
Est-ce de même en "île de France", par exemple ?
*Article paru dans le revue "Bretons" N° 7 de février 2006